Mon souvenir de l’époque où j’ai débuté avec l’informatique est bien loin. Sans vouloir être nostalgique, repenser aux étapes que j’ai franchies me permet aujourd’hui de tirer quelques constats interpellants.
Le premier, c’est qu’à cette époque (on parle du milieu des années 80), seuls quelques privilégiés pouvaient se permettre d’avoir un « ordinateur » à la maison. Les écoles secondaires commençaient à peine à équiper leur secrétariat, et bien souvent seule la direction avait droit à un ordinateur. Ce n’est que quelques années plus tard que des classes de cours s’équiperont d’ordinateurs. Au milieu des années 90, c’est le monde du travail qui commence à adhérer à l’informatique, et je n’oserais pas partager le poids de l’ordinateur « transportable » que j’ai reçu quelques mois après avoir débuté ma carrière professionnelle.
De nos jours, la puissance de calcul et la quantité d’applications disponibles sur les smartphones mis à disposition des jeunes en font de véritables privilégiés de la technologie.
Le deuxième enseignement est qu’à l’époque, on pouvait se permettre de suivre la quasi-totalité des évolutions de l’informatique avec passion et dévotion : tout était à créer et à la sueur de son front ! Je ne calcule plus le nombre de nuits blanches passées à créer des programmes qui aujourd’hui seraient réalisés avec des solutions de type « low code / no code » en un laps de temps ridiculement plus court. Ceci nous amène inévitablement à une évolution fulgurante des technologies, des solutions, des applications … dont personne (d’humain) ne peut prétendre en saisir l’immensité.
Le troisième constat est un croisement des 2 premiers. L’omniprésence de la technologie et son évolution fulgurante amène un challenge de taille : comment évoluer avec elle et surtout ne pas se faire dépasser ?
Plusieurs réponses me semblent contribuer à cette question. La première, c’est que devant l’immensité des possibilités, on ne peut que choisir sa thématique. Être à la fois un développeur, capable de s’occuper efficacement de l’infrastructure IT et en assurer de manière résiliente sa sécurité est tout simplement … impossible !
Comme dans tout métier, la magie n’existe pas, il va falloir choisir sa spécialité … le premier mot est lâché. Une spécialité, c’est une thématique que l’on maîtrise et pour laquelle on est compétent … le deuxième mot est lâché.
La compétence, on ne naît pas avec, elle se développe en mélangeant les connaissances et l’expérience. Pour l’expérience, il faut du temps (oups, désolé pour les jeunes qui sortent des études, vous n’avez pas les compétences mais vous devriez bien avoir les connaissances). En revanche, au rythme auquel évolue la technologie (et donc les connaissances), vos savoirs seront complètement obsolètes dans quelques mois à peine et ce n’est pas l’expérience qui va compenser, que du contraire.
Mon expérience de formateur de plus de 25 ans m’a permis de comprendre que les connaissances devaient être remises au goût du jour fréquemment. Alors, à moins d’être un excellent autodidacte, d’avoir des insomnies, de ne pas avoir de vie sociale ou de n’avoir besoin que de quelques heures de sommeil, le seul moyen de les « reloader » est bien de s’instruire. En résumé : suivre des formations.
Aïe, retourner sur les bancs de l’école évoque une sensation de souffrance ou une période difficile pour certains. Mais ici c’est différent : personne ne vous oblige. Seule votre motivation à rester dans le mouvement et à ne pas vous faire dépasser sera le moteur !
En conclusion, la formation continue est bel et bien le seul moyen de ne pas se faire dépasser par le « mouvement » !
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